mardi 21 février 2012

Ligue des Champions - Deschamps : "L'Inter aura un autre visage"


Ligue des Champions - Deschamps : "L'Inter aura un autre visage"

mar, 21 févr 17:49:00 2012
    Riche de son expérience en ItalieDidier Deschamps aborde avec prudence le 8e de finale face à l'Inter Milan, mercredi (20h45). L'entraîneur reste persuadé que l'équipe de Ranieri aura "un autre visage" que celui montré actuellement en Serie A. "Leurs joueurs peuvent faire très mal", dit-il.
    FOOTBALL 2012 Marseille - Deschamps - 0
    DIDIER DESCHAMPS, seule une victoire face à l'Inter Milan pourrait entretenir l'espoir d'une qualification ?
    D.D. : C'est très important de ne pas prendre de but quand il y a une double confrontation. Mais il faut faire en sorte de prendre l'avantage aussi. On avait réussi une ou deux choses la saison dernière contre Manchester United. Si on a le bonheur de prendre l'avantage, c'est mieux avant de se déplacer à San Siro.
    Vos joueurs ont-ils évacué la déception du match nul concédé devant Valenciennessamedi (1-1) ?
    D.D. : La Ligue des Champions, c'est une parenthèse formidable. Ce qui s'est passé samedi, il ne reste plus rien dans la tête des joueurs. Ils vont tout donner pour demain.
    L'absence de Loïc Rémy vous angoisse-t-elle ?
    D.D. : Non, mais c'est la réalité. L'équipe se sentirait plus fort avec Loïc car il a des qualités de vitesse que n'ont pas les autres joueurs. Brandao, lui, a des qualités spécifiques. Il faut maintenant une certaine de forme de complémentarité avec les gens derrière lui.
    L'Inter n'est pas au mieux en championnat. Comment jugez-vous la valeur de cette équipe actuellement ?
    D.D. : Je suis convaincu que la valeur qui compose cette équipe n'est pas celle qui a joué les cinq derniers matches en championnat. De grands joueurs, tous internationaux, qui ont l’habitude de jouer la Ligue des champions. Il y a 9 joueurs qui ont débuté il y a un an et demi la finale de la Ligue des champions et qui portent toujours ce maillot. Avec l'importance de cette compétition, l'équipe aura un autre visage. La qualité des joueurs offensifs Snjeider, Milito, Pazinni, Forlan, Zarate, Alvarez, tous ces joueurs individuellement peuvent faire la différence. Avec peu de choses, ils sont capables de faire mal à l'adversaire.
    Craignez-vous le réalisme à l'italienne ?
    D.D. : L'Inter a des qualités propres aux formations italiennes. Ils commettent peu d'erreurs tactiques. Ils savent aller à l'essentiel et ne pas donner des munitions à l'adversaire. Il y a beaucoup de réalisme. Il y a deux ans, l'AC Milan n'était pas bien et nous avait fait très mal. Mon ex-ami Pipo Inzaghi nous avait marqué deux buts.
    Avez-vous demandé conseil à Rudi Garcia qui a affronté l'Inter cette saison ?
    D.D. : Je n'ai pas appelé Rudi car il y a quatre mois d'écart avec leur match contre l'Inter. Et puis j'ai vu les deux matches (contre Lille). Ils avaient un système de jeu qui ne sera probablement pas celui qu'ils utiliseront demain. Donc je me suis fait mon opinion.
    Ce seront vos retrouvailles avec Claudio Ranieri...
    D.D. : La dernière fois que je l'ai rencontré, c'était il y a huit ans en demi-finale de Ligue des Champions. J'ai beaucoup de respect pour lui. Je connais aussi beaucoup Cristiano Damiano. Ça va me faire plaisir de les revoir.
    Le nom de José Mourinho, ancien entraîneur de l'Inter, a été scandé à Milan ce week-end. Comment voyez-vous cette défiance envers Ranieri ?
    D.D. : C'est difficile. J'ai connu ça aussi cette année. Fin septembre, on avait aussi des résultats pas très bons. Quand on vit ça dans un club avec beaucoup de médiatisation, c'est encore plus compliqué. Mais Ranieri est quelqu'un d'expérience qui a connu toutes les situations. Dans ces cas-là, le boulot d'un entraîneur, c'est de faire en sorte que l'on ne voit pas qu'il n'est pas serein. Il doit trouver des solutions pour améliorer son équipe et la rendre plus efficace offensivement et défensivement.
    Vous faites souvent référence à l'Italie. Quelle est la part d'influence de ce pays dans votre manière d'entraîner ?
    D.D. : J'ai un passeport, je suis Français. J'ai passé beaucoup d’années en Italie. J'ai connu là-bas un environnement dans lequel je me trouvais très bien. Il faut beaucoup d'exigence et de professionnalisme. C'est spécifique à la culture d'un grand club. Chambreur, je l'ai été avant d'aller en Italie. J'ai toujours aimé plaisanter quand c'est le moment. Ca me semble normal d'avoir des échanges avec mes joueurs. Ils peuvent aussi me chambrer, mais ils doivent faire attention quand même.
    Qu'avez-vous retenu de votre passage en Italie ?
    D.D. : Je n'ai pas appris uniquement de mon expérience italienne. J'en suis à ma 8e année d'entraîneur. Dans ces moments excitants, il faut de la tranquillité et de la sérénité. Il ne faut pas trop penser au match avant et être concentré au coup d'envoi. Mais je ne suis pas sur le terrain. Ce sont eux les acteurs. Il faut étudier les points forts et faibles de l'adversaire. C'est la partie technico-tactique de mon métier. 
    De notre correspondant à Marseille, Vincent BANTIT / Eurospo